Le grand rabbin de France s'oppose au mariage homosexuel

. lecture : 3 minutes

Le grand rabbin Gilles Bernheim

Dans un essai d'une vingtaine de pages, disponible gratuitement, Gilles Bernheim explique point par point son opposition au mariage homosexuel.

Dans une première partie, il attaque un à un les arguments que l'on entend le plus souvent. Ses explications sont intéressantes, notamment sur le sujet de l'adoption par des couples homosexuels. Malgré tout, on retrouve en toile de fond l'idée qu'un couple homosexuel serait moins "apte" à élever un enfant, et ne serait qu'une sorte de caprice.

Ces déclarations sont, bien entendu, dépourvues de tout renvoi à quelconque étude, ou à l'avis de médecins sur le sujet.

Le droit de l’enfant est radicalement différent du droit à l’enfant. Ce droit est fondamental. Il consiste, en particulier, à donner à l’enfant une famille où il aura le maximum de chances de se construire au mieux.

(…)

l’enfant ne se construit qu’en se différenciant, ce qui suppose d’abord qu’il sache à qui il ressemble. Il a besoin, de ce fait, de savoir qu’il est issu de l’amour et de l’union entre un homme, son père, et une femme, sa mère, grâce à la différence sexuelle de ses parents.

Gilles Bernheim

La seconde partie est encore plus polémique ; on y parle des dangers pour la société de la "négation de toute différence sexuelle", qui serait l'objectif caché des partisans du projet de loi. Gilles Bernheim s'attaque alors à la « théorie du genre » (gender studies), qui dans sa version extrême prétend qu'un enfant né de sexe neutre, pour devenir ensuite soit "homme" soit "femme", principalement par la pression sociale.

Sans aller jusque-là, il faut reconnaitre que la différence "homme – femme" est plus floue qu'on ne le croit. Il existe de nombreuses situations médicales, chromosomiques ou hormonales, qui font que le sexe humain n'est pas un système binaire, comme voudraient le faire croire certains.

Chez l'Homme, on peut différencier les individus par leur sexe biologique, leur orientation sexuelle, leur identité, ainsi que par leur comportement sexuel : Un individu portant les chromosomes XY peut tout à fait souffrir du syndrome de l'insensibilité aux androgènes (AIS), et donc ressembler à une femme. Celle-ci peut alors être attirée par les hommes, mais rester célibataire.

Image tirée de "Human Sexuality is Complicated..." (vidéo, en anglais)
Image tirée d'une video de Hank Green

La suite de l'essai est riche en citations de la bible, censées suffire pour tout expliquer ou justifier. Dans une série d'écrits vieux de 3.500 ans, on ne trouve pas, bizarrement, les dernières découvertes en biologie.

« D-ieu créa l’homme à son image, à l’image de D-ieu il le créa, il les créa homme et femme » (Genèse 1, 27). Le récit biblique fonde la différence sexuelle dans l’acte créateur. La polarité masculin-féminin traverse tout ce qui existe, depuis la glaise jusqu’à D-ieu. Elle fait partie du donné primordial qui oriente la vocation respective – l’être et l’agir – de l’homme et de la femme. La dualité des sexes appartient à la constitution anthropologique de l’humanité.

Gilles Bernheim

Commentaires

1.Commentaire de l'auteur, le 12 avril 2013 (11 h 34) :

Patatras ! On apprend, par le site "Archéologie du copier-coller", de l'universitaire Jean-Noël Darde, que Gilles Bernheim a plagié différents auteurs dans ses écrits, notamment cet essai sur le marriage entre personnes du même sexe.

Gilles Bernheim a ensuite avoué qu'il n'était pas agrégé de philosophie. La crise de la confiance est vraiment totale.

 

L'ajout de commentaires est désactivé.